
Déposer dans une archive ouverte
Dans le contexte d’une science mondialisée, le besoin de diffuser plus largement les résultats de la recherche a suscité l’émergence des « archives » ouvertes. Ces entrepôts en ligne représentent aujourd’hui une voie incontournable pour la publication en libre accès.
La majeure partie des publications scientifiques ne sont pas accessibles librement, alors qu’elles procèdent bien souvent de recherches financées par la puissance publique. Ce constat est le point de départ du mouvement en faveur de l’auto-archivage par les chercheurs de leurs publications dans des entrepôts dédiés.
L’auto-archivage ou la voie « verte » du libre accès
Conçu comme le complément nécessaire de la publication dans les revues à comité de lecture, le concept d’archive ouverte s’inspire de l’exemple fondateur d’arXiv, entrepôt spécialisé dans les prépublications en physique lancé en 1991. Aujourd’hui, le champ de l’auto-archivage s’est étendu au domaine des postdocuments : les archives ouvertes incarnent une nouvelle voie pour la publication scientifique, connue sous le nom de voie « verte » du libre accès.
La pratique du dépôt d’articles en ligne s’est largement développée dans certaines disciplines où elle est devenue la norme. Mais les disparités restent grandes selon les domaines. Pour encourager le dépôt en texte intégral, l’article 30 de la loi pour une République numérique de 2016 consacre désormais l’auto-archivage des articles scientifiques comme un droit inaliénable du chercheur, dès lors qu’un article est issu d’une activité de recherche financée au moins pour moitié par des fonds publics.
La durée de la période d’embargo fixée par certains éditeurs pour l’exploitation commerciale d’un article ne peut désormais excéder six mois pour les publications dans le domaine des sciences, de la technique et de la médecine, et douze mois dans celui des sciences humaines et sociales.
Où publier ? Identifier les entrepôts existants à PSL
Le mouvement international de soutien aux archives ouvertes – impulsé par l’Initiative de Budapest pour l’accès ouvert de 2002 – a encouragé la création de nombreuses plateformes d’auto-archivage. Ces plateformes ont adopté des formats de métadonnées communs afin de pouvoir moissonner mutuellement les contenus qu’elles hébergent.
Il existe aujourd’hui des archives ouvertes thématiques, des archives spécialisées par type de documents, des archives multidisciplinaires comme Zenodo et des plateformes de dépôt institutionnelles ou nationales, à l’instar de HAL en France. Les répertoires OpenDOAR et ROAR permettent de prendre la mesure de cette diversité et de repérer les entrepôts dans lesquels publier.
Huit portails dédiés à l’auto-archivage des publications sont accessibles aux chercheurs à PSL. L’université Paris-Dauphine dispose depuis 2009 de sa propre archive ouverte nommée BIRD. L’Observatoire de Paris, Chimie ParisTech et Mines ParisTech, l’ESPCI, l’École normale supérieure, l’EHESS et l’EPHE possèdent des collections dans l’archive ouverte nationale HAL : ces collections sont susceptibles d’accueillir tous types de prépublications ou de postdocuments soumis par les chercheurs.