Quantum Escape : s’initier à la supraconductivité par la lecture !
Faire découvrir des notions scientifiques via la fiction : voilà le pari de <i>Quantum Escape</i>. L’histoire suit deux jeunes : Alice est étudiante en Physique, et Bob, son demi-frère, fait de l’informatique. Ils vont participer à une sorte d’escape game, faisant appel à des notions liées à la supraconductivité. Ce livre, dont la rédaction a été coordonnée par Brigitte Leridon (Chargée de recherche CNRS au LPEM à l’ESPCI Paris-PSL), invite les lecteurs à se plonger dans les mystères de la physique quantique et de la supraconductivité.
Trouver un poste dans la recherche n’est pas simple, c’est connu. Pour Alice et Bob, ça tient même de l’aventure ! Pour décrocher un job dans le laboratoire du Professeur Appleton, les deux protagonistes du livre Quantum Escape vont devoir résoudre une série d’épreuves, qui vont tester leurs connaissances à propos de la supraconductivité.
Les auteurs de ce petit ouvrage sont des spécialistes de la supraconductivité, cette propriété quantique qu'ont certains matériaux à très basse température, et qui leur permet de conduire l'électricité sans perte et d'expulser tout champ magnétique. En 2020, lors du confinement, ils réalisent qu’ils ont parfois été tellement pris dans leurs recherches qu’ils en ont oublié d’expliquer aux autres ce qu’ils en ont appris. L’idée d’écrire un livre est née.
« Notre idée principale, c’était d’utiliser le côté « magique » attribué à la physique quantique dans l’imaginaire collectif, en expliquant les phénomènes physiques à l’œuvre » souligne Brigitte Leridon, coordinatrice du projet. « Finalement nous avons dû nous décider pour un public plutôt fin de collège-lycée, à partir de 13 ans » poursuit-elle. Ils ont ainsi imaginé une aventure, qu’ils ont agrémentée de petits encadrés évoquant l’histoire de la physique, ou des phénomènes intervenant dans le récit.
« Il ne s’agit pas tant d’expliquer la physique en long, en large et en travers, que de faire toucher du doigt certains phénomènes physiques, et de susciter la curiosité pour les sciences » explique la scientifique. « On parle ici d’une très grande complexité, et je crois que nous sommes tous fascinés par tout cela. Nous avons essayé de faire passer un peu de cette fascination dans l’ouvrage ! ».
Pour parvenir à un récit cohérent et adapté à son public, les physicien·nes ont été accompagné·es par une autrice jeunesse, Sophie Nicaud, et par une spécialiste de la vulgarisation scientifique, Suzie Maccario. Le livre a par ailleurs été illustré par Marie-Charlotte Morin. Leur travail a permis de donner du liant à l’histoire, tout en veillant à la justesse des propos scientifiques et à leur accessibilité.
Et si le livre réjouira ses lecteurs, ses auteurs ne sont pas en reste : l’expérience a aussi été très riche pour les scientifiques. Pour réaliser leur projet, ils ont partagé leur manière d’échanger avec des adolescents de cultures et de pays parfois très différents. Ils se sont aussi confrontés à un exercice d’anticipation et ont dû imaginer un futur « tangible » où les technologies quantiques sur lesquelles ils travaillent auraient abouti.
« Pour nous, c’est une manière de mettre en perspective nos travaux, c’est une motivation supplémentaire ! » conclut Brigitte Leridon. Le livre est pour l’instant accessible en français, mais ses auteurs espèrent le faire traduire et le rendre disponible dans toutes les langues du réseau COST.
Ce livre a été écrit à plusieurs mains par une équipe internationale de chercheurs, qui travaillent sur la physique de la supraconductivité et ses applications.
Brigitte Leridon est Physicienne au CNRS, à l’École Supérieure de Physique et Chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI Paris – PSL). Elle a coordonné le travail de rédaction. Hermann Suderow est Professeur à l’université autonome de Madrid (Espagne). Il préside le réseau européen autour de la supraconductivité et son application aux technologies quantiques Nanocohybri, dont les autres auteurs font aussi partie. Jan Aarts est Professeur à l’Université de Leyde (Pays-Bas), berceau de la découverte de la supraconductivité. Simon Bending est Professeur à l’Université de Bath (Royaume-Uni). Oleksandr Dobrovolskiy est Professeur à l’Université de Vienne (Autriche). Abdou Hassanien est Professeur au Jozef Stefan Institute à Ljubljana (Slovénie). Wolfgang Lang est Professeur à l’Université de Vienne (Autriche). Francesco Tafuri est Professeur à l’Université de Naples Federico II (Italie). Il est vice-président du réseau Nanocohybri. Andrzej Zaleski est Professeur à l’Institut de Recherche des basses températures et structures à Wrocław (Pologne). Les textes ont été repris par Sophie Nicaud (autrice) et Suzie Maccario (agence Âme en science) et le tout à été illustré par Charlotte Morin. |