Observations astronomiques
A l'occasion de la Fête de la Science, le 8 octobre 2021, l'Observatoire de Paris - PSL a proposé une nuit d'observations au télescope de 60 cm de diamètre, sur le site de Meudon, retransmise en direct sur Youtube.
Par ces mots, Miguel Montargès, astrophysicien, et Vincent Lapeyrere, ingénieur de recherche à l’Observatoire de Paris – PSL témoignent de leur passion pour l’astronomie, et surtout d'une envie brûlante de la partager et de la faire découvrir au monde. « On sent une véritable curiosité, une attirance de la part du public envers les sujets qui touchent à l’astrophysique », confient les chercheurs, qui ont organisé lors de la Fête de la Science une session extraordinaire d’observation retransmise en live sur Youtube.
Pour y parvenir, les chercheurs ont manipulé un télescope dont le miroir principal mesure 60 cm, installé sous une des coupoles de l’observatoire à Meudon. « Ce télescope, c’est un peu de notre patrimoine, il a plus de 80 ans et sert désormais uniquement à former les étudiants. »
Et ce patrimoine se découvre avec les sens : se tenir sous la coupole, la voir s’ouvrir, sentir le plancher monter jusqu’à atteindre l’oculaire du télescope, ou déplacer l’énorme engin à la main à l’aide de manivelle pour le pointer dans la bonne direction procure une émotion toute particulière.
Le 8 octobre, profitant de bonnes conditions d’observation nocturne, les scientifiques avaient tout prévu pour partager au mieux leur expérience avec le public : plusieurs caméras pour une immersion totale, afin de profiter à la fois de ce qu’ils voient dans le ciel, mais aussi entendent en préparant la mécanique de l’observation. Jupiter, Saturne, amas d’étoiles ou systèmes binaires, autant de trésor à découvrir avec eux !
Le quotidien de l’équipe est pourtant assez éloigné de cette observation au télescope. Miguel, astrophysicien a un astre fétiche : Bételgeuse, une supergéante rouge située à plus de 700 années lumière de la Terre. Pour l’étudier, il bénéficie des données collectées par le Very Large Telescope (VLT) et son interféromètre, situés au Chili.
« Je dépose un projet motivé scientifiquement, en sachant qu’une demande sur 5 est acceptée. Ensuite je dois attendre que l’observation soit faite, en fonction des conditions d’observation. Je récupère ensuite un complexe jeu de données, que je vais analyser et dont je vais tirer les informations utiles », argumente le chercheur.
Ces télescopes sont très peu nombreux, et sont en fait équipés d’une multitude d’instruments. Certains ont fait l’objet d’un développement auquel les équipes de l’Observatoire ont participé. C’est d’ailleurs la mission de Vincent Lapeyrere, qui a par exemple participé au développement du système de traitement des données de GRAVITY, instrument connecté au VLTI qui observe notamment le trou noir supermassif au centre de notre galaxie.
« De manière générale, ces grands instruments sont tellement complexes qu’il y a énormément d’étalonnage à apporter pour accéder aux données réelles. Nous mettons donc au point des logiciels qui permettent de gérer tous ces paramètres, en plus de participer au développement des différents instruments », confirme le scientifique.
« Observer des objets aussi éloignés avec de tels instruments c’est une véritable prouesse, ça paraît tellement loin et incroyable. Nous voulons partager le côté merveilleux de l’astronomie, qui nous permet aussi de relativiser sur notre propre rôle dans cet univers infini » ajoute Miguel Montargès.
Découvrez l'enregistrement de cette nuit exceptionnelle d'observation depuis le site de Meudon :