Science et société : un dialogue permanent à entretenir

Comment vous définissez-vous ?

L’ESPGG est un lieu d’interfaces entre le monde de la recherche, et d’autres acteurs de la société, que ce soit la culture, l’art ou Les publics, et j’insiste sur ce pluriel car le « Grand Public » imaginaire n’existe pas, chaque public a ses propres curiosités, mais aussi ses connaissances à apporter.

Notre objectif est double : montrer l’importance de l’impact de la recherche sur la société, mais aussi l’importance de comprendre la société pour améliorer la recherche.

L’échange est donc une notion essentielle pour vous ?

En effet ! Tout le monde peut apprendre de ces contacts différents, il ne s’agit pas de délivrer uniquement un savoir vertical. Ceci est évident pour des sujets comme la médecine ou l’environnement, mais même sur des sujets très pointus comme, par exemple, la recherche sur les atomes froids où le dialogue entre un chercheur et un artiste peut susciter des questions qui seront bénéfiques aux deux acteurs.

Par ailleurs, l’expérience renforce cette idée : lorsqu’un scientifique prend le temps d’écouter les représentations du public, l’impact du message qu’il veut faire passer sera plus fort.

Justement quel type d’actions proposez-vous à l’ESPGG ?

L’ESPGG existe depuis 1994 et a toujours essayé de développer des techniques et des animations nouvelles de médiation scientifique. Il y a bien sûr des ateliers ou animations expérimentales, mais aussi des formations pour les chercheurs ou les professionnels, ou encore des jeux qui permettent aux participants de réfléchir sur leurs propres opinions par rapport à des sujets scientifiques « socialement vifs ».

Enfin, nous mettons également au point des expositions sur différentes thématiques science/société (dernièrement la science du choix, science frugale ainsi que l’exploration « diversités dans la recherche »).

Sentez-vous une défiance des publics envers la Science ?

Absolument pas, et toutes les études sérieuses sur le sujet le montrent. La science a une bonne image, en revanche le public est demandeur de nuances, et s’interroge sur les conséquences sociales de certains travaux scientifiques : c’est en soit presque une démarche scientifique également. La curiosité envers la recherche est toujours d’actualité, et c’est aussi un point que les institutions publiques commencent à ancrer dans la recherche. Par exemple l’Agence Nationale de la Recherche parle bien de « Science pour et avec la Société ». Les chercheurs sont réellement encouragés à ne pas seulement communiquer leurs résultats, mais bien à créer des liens et des partenariats avec la société civile. C’est d’ailleurs le sens de la « science participative » qui fleurit un peu partout.

Quel avenir pour l’ESPGG ?

Il y a un travail en cours à l’ESPCI - PSL pour définir avec l’association TRACES la vision de l’ESPGG de demain. Nous aimerions parvenir à terme à être perçu comme une infrastructure de recherche : un centre culturel et de services pour comprendre et organiser l’impact social de la recherche. C’est un modèle que l’on retrouve dans plusieurs grandes universités mondiales et qui fonctionne.

Les équipes de l’ESPGG animeront de nombreux évènements lors de la Fête de la Science 2021 :

https://www.fetedelascience.fr/bienvenue-l-espace-des-sciences-pierre-gilles-de-gennes

https://www.fetedelascience.fr/allo-les-enjeux-du-smartphone