Les Joyaux de la Couronne au Musée de minéralogie
L'exposition Joyaux de la Couronne, qui présente plus de 150 gemmes issues du trésor royal, entame sa quatrième année d'ouverture au Musée de Minéralogie de Mines ParisTech.
Au Musée de minéralogie de MINES ParisTech, émeraudes, topazes et améthystes issues des Joyaux de la Couronne de France sont exposées dans trois vitrines.
Pour certaines, c’est la première exposition depuis 130 ans…
Au total, plus de cent cinquante gemmes de ce trésor royal seront désormais accessibles au public, avec les collections du Musée.
L'histoire des joyaux
C’est au XVIe siècle, avec le règne de François Ier, que débute l’histoire des joyaux de la Couronne de France. Auparavant, les collections de bijoux des rois de France ne comprenaient aucun caractère d’inaliénabilité. L’inventaire réalisé le 15 juin 1530 précise : « Ce sont les bagues que le roy François Ier de ce nom a donné et donne à ses successeurs à la couronne de France et veut que à chascune mutacion, l’inventaire d’icelles ensemble leur apréciacion, poix, paincture, plomp soient vériffiez en leur présence, affin qu’ils baillent leurs lettres patentes obligatoires de les garder à leurs successeurs à la couronne ».
À partir de 1530, cette collection ne cesse de s’enrichir, notamment durant le règne de Louis XIV. Elle est alors considérée comme la plus importante d’Europe. Louis XIV porte les joyaux de la couronne le 19 février 1715 pour la dernière fois, lorsqu’il reçoit l’ambassadeur de Perse. Saint-Simon y fait ainsi référence : «son habit était garni des plus beaux diamants de la couronne, il y en avait pour douze millions cinq cent mille livres; il ployait sous le poids » (Mémoires, tome XII, chapitre premier).
Ces gemmes extraordinaires sont serties dans des bijoux pour former des parures de colliers, bracelets, et diadèmes ou bien sont montées sur des couronnes ou des épées de sacre.
Après un vol en 1792, Napoléon Ier reconstitue la collection presque intégralement et lui redonne le nom joyaux de la Couronne de France. Inventorié en 1811 et 1812, le trésor est estimé le 8 octobre 1813 à 14.393.881,60 francs or.
En 1887, le gouvernement de la IIIème République organise la vente aux enchères des joyaux, afin d'éliminer un symbole de la puissance monarchique. Cependant, la commission d’experts chargée de cataloguer et d’évaluer la collection, recommande le legs de pièces jugées historiquement et minéralogiquement importantes, à trois institutions : le Musée du Louvre, le Museum National d’Histoire Naturelle et l’École des mines de Paris (aujourd’hui MINES ParisTech).
Les pierres exposées
Les suites d'émeraudes
Quarante-deux émeraudes sont présentées au sein de l'exposition. Elles sont issues de deux suites d’émeraudes, autrefois serties sur la Couronne de Sacre de Napoléon III, confectionnée par Lemonnier en 1855. Les pierres proviennent des mines d'émeraudes de Muzo, en Colombie.
Le collier de boules d'émeraudes
Ce rang de 47 gemmes est entré dans la collection des Joyaux de la Couronne entre l’inventaire de 1791 et celui de 1811. Elles proviennent probablement de saisies révolutionnaires. Une taille en boule de ce type est rare pour des émeraudes et contribue à les rendre exceptionnelles. Les pierres sont issues de Muzo en Colombie.
La suite d'améthystes
Les améthystes sont chose rare au XIXe siècle. Celles-ci sont vraisemblablement issues de la région de l'Oural en Russie.
Les gemmes exposées au Musée de minéralogie proviennent d’une parure de 235 améthystes appartenant à l’Impératrice Marie-Louise et confectionnée par François-Regnault Nitot. Louis XVIII les fait dessertir de cette parure ; la plupart seront conservées non montées dans les Joyaux de la Couronne.
La collection du Musée de Minéraloge MINES ParisTech présente 44 améthystes parmi la centaine légée en 1887. Douze sont conservées au Muséum National d’Histoire Naturelle.
La suite de topazes roses « Rubis du Brésil »
La collection de gemmes du Musée de Minéralogie présente aussi une suite de topazes roses, achetées par Napoléon Ier pour créer la parure de « Rubis du Brésil » de l’Impératrice Marie-Louise. Les pierres non montées sont inventoriées en 1811 et léguées en majorité à l’École des Mines et au Muséum National d’Histoire Naturelle en 1887. Parmi la cinquantaine dans la collection du Musée, 33 sont mises en exposition.
Les topazes proviennent d'Ouro Preto dans la région de Minas Gerais au Brésil.
Les gemmes manquantes
Certaines pierres issues des Joyaux de la Couronne ne font plus partie des collections du Musée de minéralogie. Parmi les plus remarquables, les pièces ci-dessous ont été vendues ou volées :
- 900 perles issues des Joyaux de la Couronne de France sont vendues le 16 Mai 1903 sur ordre du ministre de l’Industrie, sous le prétexte qu’elles ne présentent pas d’intérêt minéralogique.
- 2 diamants "brillants" (7,10 et 5,44 carats), livrés par François-Regnault Nitot entre 1810 et 1812 à Napoléon Ier , sont volés en décembre 1909, parmi d’autres minéraux de la collection. Ce vol fait parti d'une série de vols qui toucha tout Paris, y compris d'autres musées nationaux. Sous la Restauration, les diamants avaient orné la couronne du sacre de Charles X.
Détails pratiques
L’exposition est réalisée avec le soutien de la Maison Riondet.
Retrouvez ici toutes les informations concernant l'accès au Musée.