Cette demande de subsides fort détaillée et complète est de la main de Gaston-Georges Millochau, aide-astronome à l’Observatoire de Paris. Il sollicite l’Institut pour une subvention lui permettant de faire construire des appareils pour mener à bien ses expériences. Il évoque par exemple un appareil complet pour l’étude photographique sur des pellicules tournantes afin de continuer ses recherches sur les décharges dans les tubes de Plücker. On trouve dans ce document des annotations marginales à la mine de plomb, probablement de la main de Marcel Brillouin, qui fut chargé de l’analyse de sa demande, afin de souligner les points les plus significatifs. Millochau avait pris soin d’adjoindre à sa demande une « Notice au sujet de la demande de subvention à la fondation Solvay par G. Millochau » où il expose le détail de ses recherches (schémas d’expériences, équations et formules à l’appui), et souligne l’obsolescence du matériel employé s’il est question d’aller plus avant. Le rapport de Brillouin sur sa demande (L12/08-B) est tout à fait favorable à l’attribution d’un subside et Millochau sera financé en totalité sur l’exercice 1913.
L'attribution de subsides pour la recherche expérimentale est une des missions principales de l'Institut international de Physique Solvay. Il faut souligner le fait remarquable que 80 000 francs furent attribuées entre 1912 et 1914 pour une quarantaine de projets de recherches, dont six furent à l’origine de l'obtention de prix Nobel (Charles G. Barkla, Max von Laue, Henry G. J. Moseley, James Franck et Gustav Hertz, William L. et William H. Bragg). Ce rôle de soutien de la recherche en train de se faire assumé par l'Institut de physique Solvay, par opposition à la Fondation Nobel qui couronne les résultats de travaux effectués, est à l'époque totalement inédit et aura une implication considérable sur la physique de la première moitié du XX ème siècle.
Les demandes sont examinées par les membres du Comité par le biais de la rédaction d’une note, puis par la proposition d’un classement général. Les choix sont définitivement débattus dans un second temps. Les lauréats sont tenus de faire un compte rendu ou bilan de situation sur l’utilisation des subsides un an après attribution.